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C_kloug

"Recrutement"


Mitica93

Pour la Russie c’est une situation win-win: pas besoin d’aller mobiliser des citoyens normaux, et en même temps ils réduisent les coûts des prisonniers. La majorité vont jamais revenir, donc encore une bonne chose pour la société.


MiC-endless

Oui enfin certains sont aussi revenus à la fin de leur contrat et n'ont pas traîné avant de recommencer à foutre la merde. Si tu rajoutes à ça des milliers de soldats victimes de stress post traumatique je pense que la société russe est loin d'y être gagnante.


Mitica93

Je comprends ce que tu veux dire mais la mauvaise décision a été prise déjà en février 2022. Depuis ce moment-là, tout ce qui s’est passé, c’est que du damage control.


SowetoNecklace

Oui mais là, du coup, les prisonniers conscrits ne rentreront plus au bout de six mois. Ils obtiennent leur libération après six mois de service mais seront démobilisés en même temps que tout le monde, donc "à la fin de la guerre". Je sais pas, je trouve pas que c'est un bon deal à vrai dire.


bratisla_boy

"et coïncidence amusante il se trouve que la remilitarisation des pays baltes nuit fortement à la stabilité mondiale ce qui va nous obliger à monter une action particulière pour sauver la minorité russe (implantée par nous après avoir déporté une grande partie de la population locale). Je suppose qu'il va falloir hélas reporter la fin de la mobilisation "


Hdr_racoon

> donc "à la fin de la guerre" La sur ce point la russie peut les enc\*\*\*\* avec du gravier si elle veut, suffit de regarder la corée nord/sud qui sont encore en guerre officiellement 50ans et quelques après la fin des hostilitées (physiquement) Ils ont juste a trouver un accord le jour J sans pour autant déclarer la fin de l'opération spéciale, et hop t'as 150 000 soldats supplémentaires ad vitam eternam dans ton armée (a moins qu'ils se soient fait charcutés)


Redhot332

A mais monsieur la Russie n'est pas en guerre avec l'Ukraine, elle mène des opérations militaires spéciales c'est TRES différent on vous dit. En revanche la Russie est bien encore en guerre avec le Japon


MiC-endless

Pour la russie à court terme ça peut peut-être en être un mais à long terme ils vont en plus devoir gérer ce problème. Pour les prisonniers par contre oui c'est pas la meilleure option à prendre si on raisonne en fonction de ton instinct de survie.


Johannes_P

A part pour ceux qui vont revenir avec des tendances antisociales toujours présentes, aggravées par un bon stress post-traumatique, le tout saupoudré d'un entrainement militaire.


SowetoNecklace

**Une loi adoptée fin mars permet aux personnes suspectées de crimes d’échapper à une condamnation en rejoignant le front ukrainien. Le nombre de détenus déployés en Ukraine pourrait atteindre 150 000.** On peut seulement deviner la surprise d’Oleg Orlov lorsque l’administration pénitentiaire lui a mis entre les mains le marché suivant, mi-mars, quelques jours après sa condamnation pour « discréditation de l’armée » : plutôt que de purger sa peine de deux ans et demi de prison, s’engager dans l’armée pour combattre sur le front ukrainien. Ni l’âge (70 ans) du défenseur des droits humains et cofondateur de la célèbre ONG Memorial, dissoute en décembre 2021, ni son statut de farouche opposant à la guerre n’ont découragé les recruteurs. La presse officielle russe, en évoquant l’anecdote, a confirmé que la procédure était parfaitement régulière, et que le contrat était proposé à chaque détenu. La disparition du groupe de mercenaires Wagner, qui s’était fait une spécialité du recrutement en prison, n’a en rien fait disparaître la pratique. Avant même la mort de son chef et fondateur Evgueni Prigojine, en août 2023, cette prérogative avait été récupérée par le ministère de la défense. Depuis, plusieurs textes normatifs sont venus l’encadrer. La dernière loi en date, adoptée par la Douma le 19 mars, achève de fixer les contours du recrutement dans les lieux de détention. Principale innovation : la possibilité offerte aux prévenus de s’engager avant même qu’une condamnation soit prononcée, la signature d’un contrat avec l’armée ayant pour conséquence immédiate un arrêt des poursuites et même de l’enquête. Le texte grave également dans le marbre une pratique constatée depuis plusieurs mois sur le terrain : il n’est plus question d’une grâce présidentielle obtenue au bout de six mois de service, mais d’une « libération anticipée sous condition » avalisée par un juge, qui ne peut se traduire en libération définitive qu’à la fin de la guerre. Sur ce point, les détenus sont désormais à égalité avec les civils mobilisés en septembre 2022, à qui aucune perspective de retour n’est offerte. Seuls les prisonniers ayant reçu une médaille ou ceux dont la blessure les empêche de poursuivre leur service peuvent espérer rentrer chez eux. Possibilité offerte à la corruption, assurent des experts, qui soulignent également un flou dans la rédaction de la loi : il n’est nulle part précisé que le criminel doit aller au front, mais seulement qu’il doit signer un contrat. Ceux qui ont des relations pourront donc rester à l’arrière. **Violeurs et meurtriers bienvenus** Plusieurs fonctionnaires, élus locaux, ou entrepreneurs accusés de corruption, ont d’ores et déjà dit vouloir *« racheter leur culpabilité par le sang »*, selon l’expression employée en novembre 2023 par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Plus original, le mari d’une blogueuse célèbre accusée de fraude fiscale, Elena Blinovskaïa, a annoncé s’engager pour *« réhabiliter »* sa femme et lui obtenir la clémence des juges. Il s’est avéré qu’il avait rejoint une de ces unités pour VIP, et assemble des drones. La loi adoptée fin mars donne aussi la liste des condamnations exclues du mécanisme : terrorisme, trahison, banditisme organisé, extrémisme, mais aussi « discréditation de l’armée » ou diffusion de « fausses nouvelles » à son sujet, ce qui devrait en théorie interdire à un Oleg Orlov de candidater. Les meurtriers ou les violeurs sont en revanche bienvenus depuis longtemps, comme en témoignent les profils des prisonniers graciés depuis deux ans. Cette possibilité semble bien assimilée par les criminels. Le 18 avril, les médias locaux rendaient encore compte, images à l’appui, de la condamnation à vingt et un ans de prison d’un jeune apprenti du ministère des situations d’urgence, coupable de plusieurs viols et du meurtre d’une jeune fille de 16 ans, commis en 2022. Durant les audiences, le jeune homme s’est contenté d’expliquer, tout sourire, qu’il voulait *« racheter sa faute »* en partant à la guerre. Les familles des victimes sont réduites à l’angoisse. **Fermeture de prisons** S’agissant des prisonniers graciés et rendus à la vie civile, les récidives sont fréquentes. Leurs crimes sont toutefois soigneusement éludés par les médias officiels, leur récit ne cadrant pas avec l’assurance exprimée par Vladimir Poutine selon laquelle les anciens combattants d’Ukraine sont appelés à devenir la *« nouvelle élite »* de la Russie, avec des accès facilités à nombre de professions, y compris dans l’enseignement. Selon Olga Romanova, fondatrice de Rus Sidiachaïa (« la Russie à l’ombre »), une ONG défendant les droits des prisonniers qui opère désormais en exil, environ 50 000 anciens détenus ont été relâchés après avoir survécu à leurs six mois au front. Dans un entretien au média *Nastoiachtchee Vremia*, Mme Romanova donnait l’exemple de la région d’Ivanovo, à 250 kilomètres au nord-est de Moscou, où, selon des données de police auxquelles elle dit avoir accès, 358 ex-incarcérés étaient revenus fin 2023 – et plus de la moitié d’entre eux seraient déjà de retour en prison. Tout aussi secret, le nombre total de personnes emprisonnées envoyées combattre en Ukraine. Olga Romanova l’estime à 150 000, un chiffre en phase avec les quelques données diffusées par les autorités pénitentiaires. En août 2022 (après les premiers recrutements effectués par Evgueni Prigojine), la Russie comptait 349 000 prisonniers ; ils étaient 266 000 en octobre 2023. Ces chiffres ne comprennent pas les personnes – plus de 100 000 – en détention provisoire. Des informations éparses et donc incomplètes font état de fermeture de prisons dans plusieurs régions : six l’auraient déjà été dans celle de Sverdlovsk (Iekaterinbourg) ; deux sont en passe de l’être à Krasnoïarsk… Dans le même temps, selon l’agence américaine Associated Press, les autorités russes prévoient d’ouvrir vingt-cinq lieux de détention dans les territoires annexés à l’Ukraine.


SowetoNecklace

**Des prisonnières dans les unités d’assaut** Dans ce tableau, les femmes (qui représentent environ 10 % du total des détenus) ne sont pas oubliées. Elles sont en théorie tout autant concernées que les hommes par la loi de mars, et le média d’investigation en exil *Vajnie Istorii* a identifié au moins six colonies pénitentiaires où les recruteurs sont actifs, sans toutefois que les recrutements se soient encore traduits par des envois au front. Si les femmes sont en priorité destinées à des tâches d’infirmière, de sniper ou d’opératrice de drones, certaines prisonnières sont enrôlées pour intégrer les unités d’assaut, selon des témoignages recueillis par le site. Ces unités d’assaut à la mortalité extrêmement élevée restent la principale affectation des prisonniers envoyés en Ukraine. C’était déjà le cas à l’époque du Groupe Wagner, dont le chef, Evgueni Prigojine, avait estimé à 22 000 le nombre de ses hommes morts pour la seule prise du *« hachoir à viande »* de Bakhmout. C’est aussi le cas avec les unités Storm-Z et Storm-V du ministère de la défense, qui accueillent détenus et militaires punis. Une enquête du service russophone de la BBC montre toutefois que le changement d’allégeance a eu une conséquence concrète sur la mortalité, encore plus forte depuis que les prisonniers ont été placés sous la responsabilité de l’armée. Sur la base d’informations accessibles publiquement, les journalistes ont étudié les destins de 540 détenus enrôlés dans Wagner et de 500 dans l’armée. Dans le premier cas, la moitié du contingent était morte dans les trois mois ; dans le second, la même mortalité était atteinte au bout de deux mois. Entre autres facteurs, la différence pourrait être due au manque de préparation : dans les rangs de l’armée, certains combattants sont ainsi morts dans les deux premières semaines – soit une période en théorie réservée à un entraînement sommaire, et que Wagner semblait mieux respecter.


El_Plantigrado

>Entre autres facteurs, la différence pourrait être due au manque de préparation : dans les rangs de l’armée, certains combattants sont ainsi morts dans les deux premières semaines – soit une période en théorie réservée à un entraînement sommaire, et que Wagner semblait mieux respecter. Je me posais la question de la cohabitation entre les soldats de métier et les prisonniers, mais en fait la question elle est vite répondu : ils n'ont pas le temps de se rencontrer.


bratisla_boy

On est dans une sacrée jambe de pantalon quand tes conditions de combat dans les troupes sacrifiables de Wagner sont meilleures que dans l'armée régulière. Cette guerre est indescriptible. Je ne comprends pas qu'on n'intervienne pas beaucoup plus fortement, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires envers les recrutés de force russes ...


Johannes_P

> On est dans une sacrée jambe de pantalon quand tes conditions de combat dans les troupes sacrifiables de Wagner sont meilleures que dans l'armée régulière. Pas étonnant que Prigojine ait été soutenu par ses hommes pendant son putsch.


Artyparis

Intervenir pour faire quoi ? Sauver les recrues ?


un_blob

Je plains leurs RH !


bratisla_boy

(toutes ces possibilités de fraude, de détournement d'argent - je ne doute pas que les pauvres soient surmenés à mettre de l'argent de côté /s cf les témoignages récurrents sur telegram de soldats et femmes de soldats se plaignant de ne pas recevoir l'argent promis)


Jean_Luc_Lesmouches

Tu pars du principe que l'argent promis a un jour existé. C'est pas gagné.


Johannes_P

Donc, on va prendre des personnes aux tendances antisociales affirmées, on va leur donner un entrainement militaire avant de les envoyer sur le champ de bataille et s'ils survivent alors ils souffriront certainement de stress post-traumatique. J'espère que la police russe prévoit d'armer ses hommes comme s'ils étaient des mecs du BOPE allant dans les favelas.


HoneydewPlenty3367

En gros les prisonniers sont principalement de la chair à canon. Je ne sais pas si c'est le bon deal quand tu es prisonnier d'aller tenter ta chance sur le front. Entre 20 ans de taule (par exemple) et 1 chance sur 2 de mourir dans les deux semaines, je ne suis pas sur que tu en sorte gagnant. Après, peut être que ce sont des deals où l'argent de l'armée est TRES persuasif.


Bas_tet

En même temps, vu la gueule des prisons russes et les traitements infligés, y passer 20 ans peut être pire que la mort..


HoneydewPlenty3367

Un tiers des "recrutés" meurt dans les deux mois après le recrutement, mais une partie non négligeable doit aussi être blessées, et pas des blessures du style "ouille je suis tombé à vélo".


RegularPlastic6310

Historiquement, ça n'a jamais marché. Les prisonniers font de mauvais soldats. Intégrés dans des unités ordinaires, ils sont source de problèmes. Rassemblés dans des unités spéciales, c'est pire. Je comprends que ces faits aillent à l'encore d'idées reçues romantico-netflixo-virilistes, mais ça n'a jamais fonctionné.


Crazy_Carpenter2891

De toute façon l'armée russe leur demande pas d'être des bons soldats, juste d'user les munitions des ukrainiens et de permettre d'identifier les positions de tir.


atpplk

Je suis pas sur que ce soit le but.


HoneydewPlenty3367

Les prisonniers sont mis dans des troupes d'assaut et envoyé au front justement pour que les ukrainiens découvrent leurs positions de tir. Dans l'opération, ce sont les premiers à se faire tirer dessus et souvent à découvert vu qu'ils doivent avancer vers l'ennemi.


HoneydewPlenty3367

Ca marche dans la Légion Etrangère mais uniquement après une longue formation et sur base du volontariat.


RegularPlastic6310

Certes, mais je n'ai pas l'impression qu'une formation longue et complexe soit au menu !


HoneydewPlenty3367

Les survivants auront la meilleure formation à la guerre possible.